Pour son premier dîner de collecte, le Keren Hayessod remporte un beau succès : 350 personnes ont pris part au rêve israélien, lors d’une magnifique soirée qui s’est déroulée, mardi 27 mai 2014, au Pavillon d’Armenonville, se mobilisant pour réaliser une très belle collecte en faveur d’Israël.

De nombreuses personnalités israéliennes et françaises, communautaires ou non, étaient présentes pour honorer cette première soirée qui marquait la renaissance du Keren Hayessod en France, la principale institution de collecte d’Israël, qui pendant 45 ans a opéré au sein de l’Appel Unifié Juif de France. Parmi elles, Yossi Gal, ambassadeur d’Israël en France, Zvi Tal, ministre plénipotentiaire auprès de l’Ambassade d’Israël en France, le Général Doron Gavish, Chef de la Mission du Ministère de la Défense, le Colonel Udi Lahav, attaché militaire, le Consul Général Uri David, , mais aussi Joël Mergui, président des consistoires, les rabbins, Olivier Kauffmann, Haim Korsia, Moshe Sebbag et Michaël Journo. Pour le CRIF Yonathan Arfi, vice-président et Robert Ejnès, directeur général et pour le FSJU, Ariel Goldmann, président nouvellement élu. Nicole Guedj, présidente de la Fondation France-Israël, partenaire du Keren Hayessod pour l’ISF était également au rendez-vous. On notera enfin la présence d’Alexandre Adler, qui n’a jamais manqué une occasion de manifester son soutien au Keren Hayessod et celle de Sylvie Hubac, directrice de cabinet du président de la République.

Cette soirée était également placée sous le signe de l’amitié franco-israélienne : on célèbre cette année les 65 ans des relations diplomatiques entre la France et Israël. C’est à travers la gastronomie que trois grands Chefs français et israéliens ont exprimé cette amitié. Jean-Pierre Biffi, Chef exécutif Potel et Chabot, Guillaume Gomez, Chef des cuisines du Palais de l’Elysée et Shalom Kadosh, Chef des cuisines de la Présidence de l’Etat d’Israël, Chef de l’hôtel Leonardo Plazza ont ensemble, composé un menu inédit, véritable événement culinaire, qui s’est révélé à la hauteur des attentes de ces grands noms.

Neuf mois pour faire revivre le Keren Hayessod en France

La présentation de la soirée fut assurée par Judith Oks, vice-présidente du Keren Hayessod, à qui l’on doit en grande partie le succès de cette belle soirée. En guise d’introduction, elle a rappelé que si l’institution Keren Hayessod existait en Israël depuis près de 100 ans, sa renaissance en France ne datait que de 9 mois, 9 mois, le temps de faire un enfant. Cet enfant, elle l’a porté à bout de bras depuis le début et elle s’est réjouie de le voir prendre son envol, devant une assemblée aussi nombreuse.

En préambule également, Richard Prasquier Président du Keren Hayessod France, sous le choc des derniers événements survenus à Bruxelles, a souhaité qu’une minute de silence soit observée. « L’antisémitisme, ça tue a-t-il asséné, qu’il soit de droite ou de gauche, qu’il soit lié à la haine des Juifs ou à la haine d’Israël. Ce qu’il s’est passé ces dernières années doit nous conforter dans l’idée qu’Israël-Diaspora, nous sommes le même peuple juif et que nos destins sont intimement liés… ». Pour lui, c’est tout le sens du Keren Hayessod, qui permet de penser et d’opérer l’unité globale du peuple juif… Soutenir l’Etat d’Israël est un impératif. Or, soutenir le Keren Hayessod est une manière claire de le faire, puisque c’est une organisation nationale du peuple juif et que le choix des programmes, se fait en harmonie avec le gouvernement israélien, qu’il soit question de fracture sociale au sein de la société israélienne, d’éducation ou du sauvetage des Juifs en diaspora.

Un point de vue appuyé par Moodi Sandberg, président Mondial du Keren Hayessod, ancien ministre et ancien président du projet national éthiopien qui a permis l’alyah et l’intégration de milliers de Juifs éthiopiens en Israël. Pour lui, le point central, c’est l’Etat d’Israël, l’Etat du peuple juif et la valeur de la solidarité juive. Il a rappelé que le Keren Hayessod avait un statut officiel selon une loi de la Knesset, qu’il a financé les infrastructures comme El Al, la ZIM, la compagnie d’électricité d’Israël, l’université hébraïque de Jérusalem ou l’orchestre philarmonique…qu’il s’est occupé des différentes vagues d’immigration et qu’il continue à aider les Juifs dans le monde entier. Tant que les portes de Jérusalem sont ouvertes, les portes d’Auschwitz resteront fermées ! a-t-il affirmé.

Uri Levine : leçon d’entreprenariat

Le rêve israélien était incarné ce soir-là, par trois figures emblématiques de la réussite israélienne, les invités d’honneur. Le premier d’entre eux, Uri Levine est co-fondateur de WAZE, une application de navigation GPS, fondée et développée en Israël puis rachetée par Google en juin 2013. Avec 70 millions d’utilisateurs dans le monde, WAZE est un symbole et une des grandes réussites de la high-tech israélienne. Cette réussite, il a accepté de la raconter aux donateurs du Keren Hayessod, « une institution qu’il respecte profondément, car il sait ce qu’elle a fait en Israël… ».

Il a tout d’abord rappelé les fondamentaux de l’entreprenariat, qui repose sur un rêve, une passion, l’envie de faire mais qui suppose aussi de nombreux sacrifices car, la route est longue et semée d’embûches. Trouver la bonne idée, identifier un problème, puis un public, lui proposer une solution et y croire, c’est le début de l’aventure : « Pour Waze tout a commencé par une feuille blanche et des conducteurs raconte-t-il. L’idée était de mettre en place un système intelligent et collaboratif qui déduirait des informations liées au comportement des conducteurs et améliorées par les conducteurs eux-mêmes. Si le système voit qu’il y a une rue où il y a 100 personnes dans une direction et personne dans l’autre, il déduit qu’il y a un sens interdit ou si quelqu’un roule lentement, on comprend qu’il y a un embouteillage explique-t-il. La carte est dessinée par les conducteurs et d’un autre côté, les utilisateurs peuvent envoyer des informations : nom de la rue, les endroits intéressants, ce qu’il faut savoir.
L’idée d’un GPS a germé de l’esprit d’Ehud Shabtai, un des trois fondateurs de Waze. Au départ il piratait des appareils GPS conventionnels afin de les améliorer, mais il n’a pas été autorisé à garder la cartographie. Il a donc dû recommencer à zéro, en développant lui-même l’application et en mettant en place ce logiciel qui permettait de collecter les infos. C’est l’idée de base de cette application informatique qui a connu une croissance fulgurante, en quelques années.

En 2006, Waze ne comptait que 700 utilisateurs. En 2007, les trois associés construisent « l’ADN » de la société, puis vont chercher de l’argent. Ils ont essuyé de nombreux refus, mais petit à petit, ils parviennent à convaincre car leur système fonctionne. Nous construisions un système de navigation avec des informations en temps réel sur le trafic et des cartes, qui fonctionnait 10 fois plus vite et qui était beaucoup moins cher que la concurrence souligne-t-il.

En 2008, la société est fondée grâce au 12 millions de dollars qu’ils ont pu réunir. Waze compte alors 20 000 utilisateurs. Début 2009, Waze est lancé en Israël et aux Etats Unis, mais l’application n’est pas assez performante. Une nouvelle levée de fonds permet de régler les problèmes. En 2011, Waze, représente 10 000 millions d’utilisateurs. Waze reçoit à nouveau des fonds. Puis la magie opère. Fin 2012, le rythme de croissance de Waze est supérieur à tous les systèmes de navigation réunis. Au premier trimestre 2013, Waze revendique 44 millions d’utilisateurs par trimestre. La cartographie de Waze couvre à présent 110 pays, dont une grande partie en Europe.
En 2013, Waze est racheté par Google. Mais l’aventure ne s’arrête pas là : pour Uri Levine, s’il y a un virage sur le route, ça ne veut pas dire que c’est la fin de la route sauf si l’on oublie de tourner…. Ce n’est pas le cas de cet homme à la fibre entrepreneuriale, qui a aussitôt créé FeeX, une nouvelle star up dans le domaine de la finance.

Amos Yadlin : la situation stratégique d’Israël est loin d’être mauvaise !
Puis ce fut au tour du Général Amos Yadin, de faire part de son expérience. A une heure avancée de la nuit, cet homme au parcours exceptionnel, a su captiver son auditoire. Ancien chef du Renseignement militaire, ancien Commandant en chef adjoint de l’Armée de l’Air, il a participé à la guerre de Kippour et à l’opération Opera qui a conduit à la destruction du réacteur irakien OSIRAK. Aujourd’hui, il dirige l’INSS : institut d’études pour la sécurité nationale, le think tank le plus prestigieux du pays en matière de défense nationale.

Prophète des temps modernes, il a expliqué que sa principale tâche était de prédire l’avenir et même de voir plus loin que l’avenir… Travaillant à la fois pour le premier ministre, le chef d’Etat-major de l’armée et le ministre de la défense, il devait dans le cadre de ses fonctions, donner ses prévisions annuelles, notamment sur les risques de guerre. Depuis 1973, il a maintenu que les risques étaient très faibles… et il ne s’est pas trompé. Voici, en quelques points ses constats et prévisions plutôt optimistes, pour 2014 :
– Israël est une île de stabilité dans une région en plein démantèlement, dans un Proche-Orient orageux.
– Les frontières d’Israël sont calmes comme elles ne l’ont jamais été, grâce à la force de dissuasion de l’Etat d’Israël. Les ennemis peuvent tirer à tout instant : le Hezbollah, la Syrie et le Hamas ont la capacité de tirer des milliers de missiles sur Tel Aviv, mais ils ne le font pas.
– Israël a deux accords de paix : l’un avec l’Egypte et l’autre avec la Jordanie. Tous deux ont survécu notamment aux Frères musulmans, en Egypte. Depuis Yom Kippour, les accords de paix ne sont pas remis en question.
– Le pays le plus menaçant est la Syrie : l’armée syrienne est très puissante, mais elle est occupée par sa guerre civile. Elle n’a plus la capacité de menacer Israël. Le Hezbollah est aussi plongé dans le conflit Syrien. Il est aujourd’hui honnis, car complice d’Assad et de son régime.
– En Egypte, le pouvoir actuel combat le terrorisme dans la péninsule du Sinaï et la contrebande d’armes vers Gaza. C’est une ouverture positive.
– Dans la bande de Gaza, le Hamas s’affaiblit. Il a perdu le soutien de l’Iran et de l’Egypte… Il est sous pression économique, il a peur d’Israël et freine les groupuscules extrémistes.
– Côté économique, l’exploitation de gisements de gaz en méditerranée, en Israël, va favoriser l’indépendance énergétique et renforcer l’économie israélienne déjà florissante.
Ce sont là, les bonnes nouvelles qu’il a annoncées. Pour la première fois, dans l’histoire, nous pouvons cesser de nous mettre en colère contre Moise, qui nous avait emmenés sur cette terre n’ayant ni pétrole, ni gaz… a-t-il conclu sur ce sujet, avec une pointe d’humour.

Mais les prophètes n’annoncent pas que les bonnes nouvelles. Selon lui, deux problèmes majeurs ne sont pas réglés : les négociations avec les palestiniens pour parvenir à la paix et le nucléaire iranien. Concernant les négociations avec les palestiniens, il a été catégorique : les chances de faire la paix équivalent à celles de gagner un tirage de la loterie, sans acheter de billets. Selon lui, si le gouvernement israélien a pris la pire des décisions en choisissant de libérer des terroristes, Abou Mazen en fait une erreur encore plus grossière, en refusant l’accord intérimaire les Américains. Il lui a préféré un accord avec le Hamas, bloquant ainsi toutes négociations.

Quant au nucléaire iranien, l’accord intérimaire signé par les Américains en avril dernier, a selon lui, peu d’importance. Une autre date, celle du 20 juillet prévoit un accord final. Mais pour Amos Yadlin, il n’y a pas d’accord possible avec l’Iran. Les écarts sont trop importants… et impossibles à combler. Le dossier iranien va traîner jusqu’en 2015, va prendre de plus en plus de retard et finira par devenir obsolète.

Amos Adlin a conclu son allocution par deux proverbes : « Un pessimiste est un optimiste qui a de l’expérience. » En 40 ans d’expérience, Amos Adlin reste résolument optimiste, surtout depuis qu’il est en contact avec la jeune génération qu’il trouve dynamique, créative et audacieuse. Enfin, à l’instar de Ben Gourion. il pense que tant qu’Israël restera fort et juste, Israël vivra pour l’éternité !

La soirée s’est achevée en musique avec le jeune et talentueux auteur-compositeur Amir, finaliste de The Voice 3. Né en France, sa famille a fait son alyah alors qu’il était âgé de 8 ans. Son attachement à Israël et à sa communauté, il n’a eu cesse de le démontrer en participant généreusement à des soirées caritatives. Sa voix chaleureuse, sa belle présence et son « Yerushalaim shel zahav » ont conquis ceux –et surtout celles- qui ne l’étaient pas encore !

De l’avis de tous, cette soirée fut exceptionnelle. Des orateurs hors pairs, un public attentif et généreux, un menu très raffiné aux couleurs et aux sons de la France et d’Israël : ce fut un vrai grand moment de solidarité, qui a pu se concrétiser grâce au formidable appel à la collecte lancé par Pierre Haas. Fervent défenseur d’Israël, ce militant de la première heure du Keren Hayessod, au charisme incontestable, a su trouver les mots, pour convaincre ses pairs de l’importance de leur contribution au Keren Hayessod pour soutenir Israël et l’ensemble du peuple juif. Il a souligné le rôle essentiel de l’agence juive, bras séculier du Keren Haysessod. Son rêve : pouvoir l’année prochaine, annoncer le sauvetage d’une communauté juive en péril, rendu possible une fois de plus, par le Keren Hayessod.

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