4 jours de dépaysement intense, de découvertes, de partages et d’émotions pour un voyage très réussi.

Un groupe de 17 personnes, tous curieux et jeunes d’esprit (!), conduit avec sensibilité, enthousiasme et gentillesse par Sophie…

Un voyage plein de contrastes, qui nous a tous saisis… contraste d’un côté entre un Maroc en route rapide vers la modernité, vers l’ouverture aux autres, le lien retrouvé avec “ses juifs” au travers de la reconnaissance d’Israël, et d’un autre côté, rencontre avec un monde du passé, préservé comme un musée, celui des Communautés juives de Fès et de Meknès.

Nous avons aimé la beauté des villes, Rabat, Fès et Meknès, la luminosité de l’air, le grouillement sympathique des souks, les repas marocains, mezzés et couscous au poisson succulents dans la vieille ville, les ballades au hasard des ruelles colorées, à la recherche d’une sensation, d’un instant de beauté…

Nous avons aussi aimé nos lieux restaurés, cimetières juif de Fès et de Meknès d’un blanc étincelant, synagogues préservées et pour certaines encore en activité réduite.

Nous avons adoré l’exceptionnelle soirée théâtrale à Rabat, en l’honneur de la coopération israélo-marocaine, autour de la troupe d’acteurs israéliens de Galit Giat interprétant Oum Kalthoum, nous avons été ému lors de notre soirée de Shabbat à Rabat et l’office à la synagogue, avec une quinzaine de fidèles,…

Pour autant, j’ai été saisi de nostalgie devant ces Communautés en voie d’extinction, toute cette culture, toutes ces vies déplacées, symbolisées par des Ecoles Talmudiques tristes et désertes, envahies de poussière… dans lesquelles on pouvait encore imaginer les rires des enfants.

Tristesse infinie devant ce monde perdu, qui rejoint hélas les Communautés disparues d’Algérie, d’Irak, de Lybie, d’Egypte et bien sûr les shtetls d’Europe Centrale… Tristesse devant cette richesse et cette diversité disparues, que nous ne devons jamais oublier.

C’est pourquoi ces voyages de mémoire sont essentiels et nous rappellent que la vie juive continue ailleurs, foisonnante et créative, inscrite à jamais dans ses traditions qui constituent son engrais et son ADN.

Francis Kaufmann.

Bénévole et militant du Keren Hayessod France