Nous fêtons cette année le 75e anniversaire de notre « union » avec l’État d’Israël. Autant dire, nos noces d’albâtre ! C’est joli, l’albâtre. C’est blanc d’où son nom, et avec une pointe de bleu, ça peut devenir les couleurs nationales…

En seulement trois générations, le pays a été (re)créé, construit, développé, devenu un État respecté sur le plan international ; mais cela ne s’est pas fait tout seul, et le Keren Hayesod peut être fier d’y avoir tenu sa place. D’ailleurs, une Loi de la Knesset, votée en janvier 1956, reconnaît l’importance de ses fonctions dans l’immigration et l’intégration.

La première grande immigration fut celle des survivants de la Shoah. Selon un « rituel » qui se répétera avec les autres immigrations, il fallut loger, instruire les enfants, les insérer dans un nouveau milieu… Tout cela aurait été plus difficile sans l’aide des milliers de donateurs du Keren Hayessod.

Après la Loi du Retour de 1950, l’immigration des Juifs du Maghreb posa un autre problème : la société israélienne d’alors n’était pas préparée à les recevoir, et eux n’étaient pas davantage prêts à s’y insérer. Là encore, le Keren Hayessod eut son rôle à jouer « dans la prise de conscience chez les uns et les autres, d’une même destinée juive et du lien de cette destinée avec l’État d’Israël ».

Puis vinrent les autres vagues, Moyen et Proche-Orient, Éthiopie et Europe de l’Est, les mêmes problèmes répétés, les mêmes secours attentifs, tandis que, dans le même temps, le rôle du Keren Hayessod se diversifiait pour plus d’efficacité : établissements d’enseignement professionnel, aide aux plus âgés,
mais aussi aménagement des ressources d’eau, investissement dans les sociétés financières centrales, usine d’extraction de la Mer Morte…

On dit que c’est Rabelais qui a inventé le proverbe. « L’argent est le nerf de la guerre ». Il ne m’en voudra pas si au nom du Keren Hayessod, je me permets d’ajouter « c’est aussi la sève de la paix ».

Judith Oks,

Co-présidente du Keren Hayessod France