Teva, c’est l’histoire d’une modeste pharmacie fondée en 1901 à Jérusalem, devenue un géant de l’industrie pharmaceutique. C’est l’histoire de l’une des plus grandes success-stories de l’histoire d’Israël, dont son président, le professeur Yitzhak Peterburg a accepté de nous révéler quelques secrets.

Selon vous pourquoi peut-on dire que TEVA est une incontestable réussite made in Israël ?

Parce qu’elle a démarré en tant que mini-entreprise locale pour devenir une société globale, classée parmi les dix plus grosses enseignes mondiales du médicament générique. Tout cela en conservant son identité israélienne, tant sur le plan de sa direction que de son savoir-faire.

Avant TEVA, vous avez dirigé de très grandes institutions (Cellcom, Clalit, CHU Soroka).  Quelle est donc à vos yeux la recette idéale du succès ?

Il faut parfaitement analyser ses talents et ses particularités. Etre en mesure de mettre en place une stratégie à long terme et s’y tenir. Il faut également être capable de comprendre que le chemin sera long, et plus sinueux que l’on peut l’imaginer. Enfin, le troisième point essentiel susceptible de mener vers la réussite consiste à investir sur les valeurs humaines, qui au bout du compte constituent la spécificité de la société. Et Israël, dans ce domaine, est assez exemplaire. La curiosité, la volonté d’exceller, la capacité à penser en dehors des sentiers battus – même dans le domaine pharmaceutique d’ailleurs ! –  et cette fameuse « houtzpa » (culot ou audace)  qui permet parfois d’enfoncer des portes, économiques, intellectuelles ou géographiques, caractérisent et expliquent le succès de nos entreprises.

Quelle est votre vision pour ce pays dans les cinquante prochaines années ?

J’espère que nous saurons conserver cette spécificité qui nous a, depuis bientôt 70 ans, permis de dépasser nos limites géographiques et démographiques pour nous hisser sur de nombreux sommets internationaux. L’éducation doit représenter une priorité nationale car nos enfants et notre jeunesse sont notre plus importante richesse. Ils sont les garants de nos succès à venir. J’espère que nous parviendrons également à développer notre industrie sur le long terme. Etre une start-up nation c’est magnifique, c’est l’essence qui permet de faire démarrer le moteur mais il faut aussi des automobiles pour que nous puissions aller quelque part. L’investissement sur la création d’entreprises dont l’objectif est de grandir sur le sol israélien, puis ensuite de devenir globales comme Teva, me semble impératif pour l’avenir d’Israël.